Mon approche de la photographie animalière
Une approche naturaliste et ludique à la fois
L’aspect naturaliste
L’élément moteur de ma passion pour la photographie animalière est la curiosité, l’envie de connaître les différents animaux qui vivent autour de chez moi. On peut certes les observer à l’oeil nu ou avec des jumelles, mais l’appareil photo présente un avantage de taille : il permet de figer le moment, et ainsi de pouvoir identifier les oiseaux a posteriori !
J’ai démarré de zéro, en sachant tout juste reconnaître un rouge-gorge et une tourterelle. J’apprends à identifier les oiseaux avec des guides, notamment Le Guide Ornitho, une référence en la matière. Je me suis aussi beaucoup appuyé sur Les Oiseaux du Rhône et de la Métropole de Lyon car j’habite en région lyonnaise.
Je suis aussi utilisateur actif d’Inaturalist, une banque de données naturaliste participative et généraliste. Sur ce site, vous pouvez télécharger une photo et le modèle de “computer vision” vous propose une identification, qui sera ensuite à valider par la communauté. C’est très pratique pour progresser en connaissance des différentes espèces !
A noter qu’en France, les associations naturalistes utilisent plutôt le réseau Faune France : si vous voulez que vos données soient utiles à la recherche et aux différentes initiatives de conservation sur le territoire, il est préférable de les partager sur ce site. En revanche, Faune France est plutôt old-school et ne propose pas d’aide à l’identification.
L’aspect ludique
Outre la satisfaction de connaître chaque jour un peu plus mon environnement, ce loisir me plaît énormément par son aspect ludique !
Imaginez jouer à Pokémon dans la vraie vie, à fouiller les hautes herbes pour trouver un animal jusqu’ici inconnu à vos yeux. La capture est purement virtuelle, sur la carte SD de l’appareil photo et non dans une PokéBall ! En revanche, le Pokédex s’alimente bel et bien : à chaque nouvelle espèce observée, c’est une coche de plus dans le grand catalogue des espèces vivantes.
A cette fièvre collectionneuse s’ajoute l’excitation de l’approche, l’obligation de discrétion pour voir les animaux de plus, la nécessaire connaissance pointue du matériel photo pour produire une photographie correcte (voire artistique !) dans un laps de temps très limité.
Et l’éthique dans tout ça ?
A l’instar d’autres disciplines, la photographie animalière est le théâtre de pratiques peu glorieuses : les animaux sont parfois capturés, mis en scène, l’environnement est modifié pour obtenir la photo parfaite.
L’exemple typique est le Martin-Pêcheur sur son perchoir, sur fond flou : souvent, le perchoir est planté dans le sol par le photographe, qui se met ensuite à l’affût non loin. Il s’agit donc de prise de vue un poil artificielle. Certains vont même jusqu’à poser des aquariums dans les rivières, avec de petits poissons à l’intérieur pour inciter le Martin à plonger et ainsi obtenir LE cliché “parfait”.
Je me refuse à avoir recours à ces pratiques qui sont néfastes aux animaux que je me plais à observer.
Ma démarche est simple :
déranger le moins possibles les espèces (rester discret, ne pas déranger les oiseaux au nid, etc)
avoir un impact minimal sur l’environnement (rester sur les sentiers, respecter les recommandations en vigueur, etc)
des photographies locales avant tout ! Rien ne sert d’aller à l’autre bout du monde pour photographier l’oiseau rare, l’émerveillement est possible au coin de la rue pour qui est assez curieux
sensibiliser sur la fragilité des écosystèmes à travers mes photos